Comptant sur un secteur des services fort ainsi que sur le dynamisme de ses exportations, l’économie chinoise continue d’accélérer le développement du pays en réduisant notamment son taux de pauvreté. Néanmoins, la bonne santé de l’économie chinoise est de plus en plus menacée. D’abord par les troubles géopolitiques autour de l’Ukraine et Taïwan qui pourraient mettre à mal son interdépendance économique avec les États-Unis, mais aussi par des bouleversements internes concernant sa population. La pyramide des âges chinoise vieillit et, depuis 2001, la part des Chinois ayant plus de 65 ans a doublé tandis que la tranche des moins de 14 ans a fortement reculé.
Mais le vieillissement de la population n’est pas le seul danger qui guette la Chine. Pour de nombreux économistes, il existe un risque non-négligeable que le pays tombe dans le « piège du revenu intermédiaire » qui désigne l’incapacité d’un pays à faire progresser le PIB par habitant au-delà d’un certain seuil. La montée progressive des salaires en Chine lui a en effet fait perdre en attractivité et compétitivité dans les secteurs les moins qualifiés, alors que la population n’est pas encore suffisamment formée aux secteurs nécessitant une main d’œuvre très qualifiée. Cela se traduit actuellement par une crise du chômage des jeunes qui atteint des niveaux records depuis l’ouverture de l’économie chinoise.
Le développement de la Chine n’est toutefois pas encore prêt de s’arrêter. La politique de la nouvelle route de la soie ou Belt and Road Initiative offre toujours plus de nouveaux débouchés au pays, tandis que ses investissements en Afrique lui permettent de se rapprocher stratégiquement de l’Europe de l’Ouest. La visite en Chine du président brésilien Lula, en avril 2023, a également permis de rappeler le potentiel économique des BRICS. Le rayonnement international de la Chine reste néanmoins entaché par son traitement des minorités religieuses, comme les Ouïghours, ainsi que par son hostilité toujours grandissante envers Taïwan tandis que son titre de premier pollueur mondial est de plus en plus pointé du doigt depuis l’Accord de Paris.